Gabon
Le Conseil Gabonais des Élections (CGE), chargé de l'organisation des scrutins, a proposé dimanche le 26 août pour la tenue des élections présidentielle, législatives et locales au Gabon, date que le gouvernement doit encore entériner.
Le chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, 64 ans, élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans, n'a pas encore annoncé s'il serait ou non candidat. Mais son tout puissant Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui domine largement le Parlement, l'appelle depuis des mois son "candidat naturel" et M. Bongo mène depuis deux mois une intense tournée dans tout le pays qui laisse peu de place au doute.
L'opposition, quant à elle, s'avance pour l'heure en ordre très dispersé, avec une quinzaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter et d'autres, dont des ténors, qui n'en font pas mystère.
S'ils ne surmontent pas ces divisions, le président sortant apparaît comme le grand favori d'un scrutin à un tour, qui décidera du vainqueur à la majorité relative des suffrages dans ce petit État d'Afrique centrale riche notamment de son pétrole.
"Le Centre Gabonais des Élections présente aujourd'hui un projet de calendrier pour des scrutins se tenant le 26 août, à tour unique, combinant les élections présidentielles, des députés de l'Assemblée nationale et des membres des conseils départementaux et municipaux", a annoncé devant son président Michel Stéphane Bonda.
"Comme la loi le prévoit, le CGE propose un calendrier qui sera soumis au gouvernement. Charge à ce dernier, par décret pris en Conseil des ministres, de l'entériner ou pas", a expliqué à l'AFP Nadia Christelle Koye, vice-présidente du CGE.
La date limite de dépôt des candidatures pour les trois élections serait le 11 juillet et la campagne électorale officielle, pour la présidentielle, s'étalerait du 11 août à 00h au 25 août à minuit, selon le projet.
En 2016, M. Bongo avait été réélu de justesse, avec 5 500 voix d'avance sur l'opposant Jean Ping, qui avait dénoncé une élection truquée.
Un AVC en octobre 2018 l'avait laissé de longs mois éloigné de la scène politique et une partie de l'opposition continue de mettre en doute sa capacité physique à diriger le pays. La majorité, elle, dénonce des campagnes centrées essentiellement sur la santé du chef de l'État et "sans aucun autre programme".
Cela fait 55 ans que le pays est dirigé par la famille Bongo et l'opposition dénonce régulièrement un "pouvoir dynastique".
En février un forum de concertation politique, boudé par les principaux leaders de l'opposition, a abouti à une modification de la Constitution à moins de cinq mois du scrutin qui l'a notamment fait repasser à un tour unique mais aussi réduit le mandat présidentiel du septennat au quinquennat.
À ce jour, 15 à 20 personnes ont annoncé publiquement leur intention de se présenter. Ce n'est encore pas le cas de certains des plus farouches opposants, comme Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), ancien ministre des Bongo père et fils.
Une autre figure importante de l'opposition, Paulette Missambo, présidente de l'Union nationale (UN), également ministre d'Omar Bongo, ne cache pas ses intentions mais n'a déclaré pour l'heure que sa candidature à la candidature au sein d'une coalition, Alternance 2023, tout comme d'autres ténors de l'opposition qui en font partie.
Le Gabon est l'un des pays les plus riches d'Afrique en PIB par habitant, grâce à son pétrole, son bois et son manganèse notamment, et une faible population, quelque 2,3 millions d'âmes.
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